Annoncée comme une rencontre stratégique sous régionale,
la reunion d’Abidjan -comme on peut désormais la désigner- s’est
progressivement dévoilée comme étant plutôt une tentative de conciliation entre
l’ancien chef de l’Etat béninois Boni Yayi et son successeur Patrice Talon.
Aux sorties d’une entrevue qui a duré plusieurs heures,
il s’est révélé à la face du monde deux Hommes filant le parfait amour, sinon sincèrement
quand même apparemment et de façon ostentatoire.
Cependant, ce qui est gênant, ce n’est pas tant que ça la
réconciliation en elle-même mais la manière les conditions le lieu et les
personnages en présence qui posent problème.
En effet, Talon conduit à la table des réconciliations
par Faure Gnassingbé, dont on connait les passifs avec la paix et
le mode de fonctionnement de son régime politique, sans parler de son frère Kpatcha gnassingbé qui croupit toujours en prison, il y a de quoi s'interroger sur sa présence.
Une table de réconciliation présidée par Ouattara, un belliqueux qui pour arriver au pouvoir a dû mener une guerre fratricide, qui, une fois arrivé au pouvoir mène une
justice de vainqueurs, avec des milliers de prisonniers politiques croupissant
en prison et ayant livré coup sur coup son principal challenger Laurent Gbagbo
et le chef des jeunes patriotes à la CPI. Monsieur le président, j’ai envie de
vous dire que si la bergerie est sale ce n’est surtout pas au cochon de
venir la nettoyer. Ces gars là ne sont pas les mieux placés pour vous montrer le chemin de la réconciliation.
Cette réconciliation dans sa manière apparait beaucoup
plus comme un bébé fait dans le dos du peuple Béninois.
Pour avoir pris fait et cause pour vous et vous avoir
soutenu bec et ongle contre un pouvoir fort et despote qui ne reculait devant
aucun obstacle pour se soumettre ses vis-à-vis, le peuple Béninois, votre peuple, méritait tout sauf un tel
traitement.
Monsieur leprésident si le peuple béninois vous a porté
au pouvoir contre vents et marrées, c’est d’abord pour réparer ces nombreux
tors subis dix ans durant de la part de ce monsieur qui aujourd’hui redevient
votre « complice ». Au cas où vous ne l'auriez pas compris, votre triomphe électorale n'est pas un quittus pour pour régler vos histoires d'amours mal ficelées.
Ce que votre peuple attend de vous, c’est d’abord de redresser son économie, faire rendre compte ceux de ces dirigeants qui se
sont crus au-dessus des lois de la République.
Mais ce que je pense de cette rencontre et de ce qui en
est ressorti, -même si celà importe peu- c’est qu’au fond il n’y a plus grand-chose à attendre de vous sur
ce volet de la reddition des comptes. Votre compromis d’Abidjan a noyé cet
espoir suscité dans un premier temps par votre élection et dans un second temps
par les premières décisions tonitruantes sorti de votre premier conseil des
ministres.
Maintenant l'analyse qui s'impose est que soit vous n'êtes pas sincères dans votre réconciliation avec votre ancien et ou nouveau "complice", et dans se cas vous aurez été dans cette affaire le parfait hypocrite, soit vous êtes véridique dans ce discours du 18 avril et dans ce cas vous aurez trahis ce peuple. Monsieur le président, pouvons-nous encore vous faire confiance ?
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