table ronde |
L'antenne dakaroise de l'ONG Oxfam International en collaboration avec le forum civil a publié ce vendredi à l'hôtel savana de Dakar son premier rapport dédié à la fiscalité au Sénégal. Intitulé « Baromètre de la fiscalité équitable au Sénégal », ce rapport révèle que le système fiscal
sénégalais ne remplit pas encore toutes les conditions pour aboutir à une
équité en dépit
des efforts consentis en vue d’une fiscalité plus juste et une
répartition équitable des dépenses publiques sur les dix dernières années.
Cependant, poursuit le rapport, « l’assiette et le recouvrement restent
approximatifs, entraînant des injustices fiscales.»
conférenciers |
La pression fiscale
reste forte sur les ménages
Le pays, dans
le cadre de son programme de développement « Plan Sénégal Emergent » (PSE) vise
une pression fiscale de l’ordre de 20,9 %, à l’horizon 2018.Cependant, l’effort fiscal
n’est pas réparti de façon équitable.
Le
rapport renseigne sur le manque-à-gagner considérable de 3 à 4% du PIB, soit
plus du quart des recettes effectivement collectées du fait d’exonération
totale ou de réduction d’impôt dont bénéficient certaines entreprises admises
au Code des investissements.
Elimane KANE |
« La justice fiscale et l’équité des
dépenses publiques sont primordiales pour financer les services sociaux de base
et inciter à l’investissement afin de réduire les inégalités et lutter efficacement contre la pauvreté»,
affirme, Thialy Faye du Forum Civil.
C’est
dans cette perspective que des pays en Afrique (Ouganda, Sénégal) et en
Asie (Bangladesh et Pakistan) ont été
désignés dans le cadre du programme CRAFT en vue de conduire des recherches
pour rendre les systèmes fiscaux transparents et équitables.
Pour y
parvenir, les pays concernés ont mis en place, un cadre commun dénommé," le Baromètre de la fiscalité équitable."
En vue d’une
plus grande transparence dans la fiscalité, il est demandé aux différents pays
de publier les données. Dans le cas du Sénégal, bien que des informations restent
disponibles sur les sites officiels du Gouvernement, elles ne sont toutefois
pas « intelligibles» et demeurent trop techniques pour le grand public.
Les états
financiers des entreprises et les audits fiscaux ne sont pas publiés dans les
registres du commerce national. De même, l’utilisation de certaines recettes
non fiscales échappe parfois au contrôle de l’Etat (Agence, entreprises
publiques, Fonds, etc.). Les conventions fiscales particulièrement celle signée
entre l’Etat du Sénégal et l’Ile Maurice ( un paradis fiscal) sont également
des causes de fuites de recettes fiscales.
Ces
trouvailles sont confirmées par les enquêtes menées auprès de l’Inspection
Générale d’Etat (IGE), rattachée à la Présidence de la République.
Le rapport conclut donc que le Sénégal ne remplit pas encore tous
les critères d’une fiscalité juste et équitable !
La publication de ce premier rapport du Baromètre de la fiscalité équitable, intervient quelques jours avant celle du rapport global qui se fera le 14 décembre à la Haye, aux Pays- Bas.
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